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Tour d'horizon sur les marchés des changes :

Tour d'horizon sur les marchés des changes :

EUR/USD : La paire EUR/USD a enregistré la semaine dernière sa plus forte chute hebdomadaire depuis 3 mois et oscille désormais à un creux de 4 mois sous le support psychologique de $1,10 qui avait jusqu'ici bien résisté aux multiples tentatives de repli du taux de change. L'économie européenne déçoit, et plus particulièrement ces deux locomotives ; l'Allemagne et la France ; qui sont censés tirer la croissance vers le haut. Les mauvais résultats de production industrielle affichés par les deux pays (plus forte contraction depuis 2009 recensée en Allemagne) en décembre ont clairement échaudé les acheteurs d'euro la semaine dernière.

Du côté américain, les risques de récession sont rangés dans les cartons et l'économie amorce 2020 de la meilleure des façons, l'activité dans le secteur manufacturier repartant à la hausse en janvier tandis que le marché du travail continue de créer un nombre important d'emplois malgré un niveau de chômage historiquement faible (3,6% en janvier, à proximité de son plus bas niveau depuis 50 ans).

Alors que divergences économiques et monétaires entre les Etats-Unis et la Zone Euro font pression sur l'euro par rapport au dollar, la devise européenne a également eu la mauvaise surprise de voir ressurgir quelques tumultes politiques en Allemagne où la montée de l'extrême-droite vient à nouveau fragiliser la coalition gouvernementale entre conservateurs et sociaux-démocrates. Tout proche de ses plus bas niveaux de 2019 (creux recensé à $1,0877), l'EUR/USD espèrera compter sur une défaillance du dollar pour relever la tête hors de l'eau.

À cet égard, la double audition du gouverneur central américain Jerome Powell devant les deux chambres du Congrès constituera cette semaine l'évènement qui concentrera toute l'attention des marchés. En effet, du côté des investisseurs on est attentif de voir de quelle manière le président de la Fed évalue les risques du coronavirus sur l'économie américaine et si cette menace pourrait pousser la banque centrale à reconsidérer sa politique de taux, laquelle prévoit aucun ajustement cette année.

La publication des nouvelles projections économiques de la Commission Européenne sera également un moment à ne pas manquer, au même titre que la publication des chiffres révisés de croissance en Zone Euro au T4, d'inflation et de ventes au détail aux Etats-Unis.

 

EUR/GBP : La Banque d'Angleterre a-t-elle eu raison de ne pas abaisser ses taux d'intérêt le mois dernier ? C'est cette question qui devrait résonner dans l'esprit des observateurs de la livre sterling ce mardi au moment de la publication d'une batterie de statistiques économiques au Royaume-Uni, dont les premières estimations de croissance au Royaume-Uni au dernier trimestre 2019. La banque centrale a vu dans les premières enquêtes économiques avancées un signe de rebond de l'activité britannique sur le début d'année 2020 et n'a pas du coup voulu céder à la pression des marchés monétaires qui pronostiquaient en janvier une première baisse de taux depuis 2016.

Toutefois, cette dernière n'a pas fermé la porte à l'idée de procéder à un ajustement monétaire si les conditions se détériorent d'où un possible retour en grande pompe de spéculations monétaires de possible intervention en mars si les fondamentaux économiques britanniques déçoivent cette semaine. Oscillant depuis deux mois dans un couloir étroit de prix de £0,84-£0,86, le taux EUR/GBP se cherche clairement une direction et profite de la faiblesse récurrente de l'euro pour rester arrimé sur de faibles niveaux de valorisation. Une tentative de franchissement de la barrière de £0,86, ou à l'inverse de cassure du support de £0,84, pourrait s'observer en cas de décalage important (négatif ou positif) entre la réalité et les attentes du consensus. 

On y a échappé en 2019, mais rien ne dit qu’il en sera de même en 2020. D’autant plus si l’épidémie de coronavirus s’intensifie dans les prochaines semaines et 1) se propage à l’international (pandémie) ou 2) force la Chine à conserver une politique d’isolement et de quarantaine qui risque d’affecter de nombreuses chaîne de production industrielle au niveau mondial. Le secteur automobile figurerait au premier rang des victimes collatérales de cette accentuation des risques, tout comme l’industrie d’équipements technologiques (smartphones, ordinateurs) et le textile.

L’Europe, de par sa fragilité actuelle et le profil des économies très dépendantes de l'industrie et de la demande chinoise (Allemagne et Royaume-Uni en première ligne mais également Pays-Bas, Suède et quelques économies d’Europe de l’Est  parmi les pays les plus sensibles) apparaît comme une des régions du monde qui pourrait être la plus durement touchée par les contre-coups économiques d’une prolongation sur la durée de cette crise sanitaire, d’où un euro qui reste clairement pénalisé et voit sa valorisation retomber dans ses tréfonds de 2019 ($1,09-$1,10).

• Mercredi : Décision monétaire en Suède (09h30) / Production industrielle en Zone Euro (11h00) / Audition de J. Powell devant le Sénat (16h00)

• Jeudi : Inflation finale en Allemagne (08h00) / Inflation aux Etats-Unis (14h30) / Projections de la Commission Européenne

• Vendredi : PIB révisé au T4 en Allemagne (08h00) & Zone Euro (11h00) / Ventes au détail, production industrielle & indice Michigan aux Etats-Unis (14h30,15h15 & 16h00)

• Vendredi/Samedi : Activation de la réduction de droits de douane sur des produits chinois/américains aux Etats-Unis/Chine (00h00)

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